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dimanche 20 septembre 2015

Raboliot, de Maurice Genevoix



Raboliot

Auteur : Genevoix Maurice
Date de parution : 1925
Prix : Goncourt, 1925
















Partie Wikipédia :

Raboliot est un roman écrit par Maurice Genevoix et publié en 1925 en France. Racontant la vie d'un braconnier de Sologne, une région s'étendant entre la Loire et le Cher, un pays autrefois insalubre, plein de flaques et de marécages, asséchés depuis par Napoléon. Terre impropre à l'agriculture, on y voyait donc une forte pratique de la chasse et de la pêche, pratique que prisaient tous les hommes de cette contrée, y compris Pierre Fouques, dit Raboliot.
Mais voici que Bourrel, un "cogne", nouveau venu dans la région, ne comprend pas vraiment les flammes de la passion de la chasse qui torturaient les paysans de ce temps et de cette terre. Informé par Volat, figure détestable, il traquera Raboliot avec l'espoir acharné de le conduire devant la justice, pour chasse illégale.

Ressentis :

      Ah quel plaisir que fût ce roman! Vif, frais, fidèle, plein de passions et de réalisme, certes romançant la vie de chasse et les courses effrénées dans la nature à la lueur des étoiles, le lecteur y retrouve le parler, les gestes, la vie plébéienne de cette ère aujourd'hui oubliée des dernières générations. Ce roman en effet, fait la part belle à une quantité incroyable de termes et d'appellations n'existant pas dans le dictionnaire, ce qui surprit un temps les critiques. Ces énumérations sont utilisées plus souvent dans les descriptions de lieux ou de la faune et de la flore :

Et les bruyères aussi seraient fleuries : d'abord, sur les chemins des bois, les petites breuzèves pourpres, et bientôt après, par les friches, les hautes touffes de la breumaille rose. 

      Le parler rude des paysans est retranscrit fidèlement aussi :

-Fallait pas le rater, vieux frère! Bon débarras, si tu l'avais foutu par terre!... Mais dis donc, c'est pas l'affèze ... ça me sèche le guéniau de causer. Tu connaîtras pas, au pays, une petite turne où on pourrait boire frais, et puis s'entendre tous les deux? Y a Milorioux qui m'avait parlé d'un marchand, un gros...

      Le style de Genevoix donne une grande fluidité à son récit, le ton est clair, direct et simple, parfois poétique ; c'est un bel hommage à la vie méconnue de ces paysans, destinée à l'oubli et dédaignée des puissants. Une fois la dernière page tournée, il est difficile de ne pas rester un moment perplexe, le livre dans la main, à savourer les derniers instants passés avec ce peuple de femmes et d'hommes qui vivaient durement, souvent dans des métairies, à la seule force de leurs muscles ou de ceux des animaux de trait qui retournaient la terre humide et pâteuse des contrées de Sologne. 

C'étaient des espèces fragiles, que la vase menaçait d'une asphyxie mortelle. Les blacks aux reins vert noir s'éclairaient tout à coup, dans l'eau fraîche, de lueurs pâles ; les ides roses qui baillaient, souillés, se reprenaient à flamber doucement [...] Les tanches, les carpes, plus résistantes, s'amoncelaient à même l'herbe du pré; elles y faisaient des tas glissants, des mottes gluantes qui s'étalaient. Les hommes les prenaient à pleines mains et les portaient dans les bidons, plongeant leurs bras dans l'eau pour éviter de blesser les bêtes.

     Que dire de plus? Quelques rares longueurs, l'histoire de Raboliot un peu fantasmée... Mais je chipote et ce roman mérite amplement son prix Goncourt ( de 1925, appréciez l'âge vénérable du bouquin ^_^ ). 
Conclusion :

Lisez ce bouquin, juste lisez-le ;)

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